Laetitia Khiara
Musica per la radio

A series of concerts conceived for the radio and transmitted exclusively on the radio
C’est là, et tout d’un coup, quand ça s’arrête, tu ressens l’arrêt. Tu ne te rends pas compte que c’est là quand c’est là, mais dès que ça s’arrête, tu sens sa présence. Il y avait cette idée de fond sonore qui s’est imposée, quelque chose auquel tu peux prêter attention ou pas. Et je pense que c’est quelque chose que j’ai pris en compte dans la composition du projet. En réalité, je l’ai pensé comme une chanson, mais beaucoup plus longue.
Est-ce que ce ne serait pas, finalement, comme un live où tu prends une chanson et l’étends à quelque chose de beaucoup plus long, même si on n’est pas vraiment dans l’idée du live, mais plutôt dans quelque chose qui prend plus de temps à se dénouer ?
Quand les paroles arrivent… je pense qu’il y a une autre forme d’attention. Quand tu parles de manière un peu lente, répétitive, je pense que ça devient un son à part entière. Et quand tu te mets soudainement à chanter, ça change tout. En tout cas, cela peut captiver l’auditeur ou l’auditrice d’une manière différente. Par exemple, il y a eu un kick qui est arrivé très lentement, je pense que cela appartient au fond sonore. Puis, tout d’un coup, quand il change de BPM pour atteindre 140, ça touche un peu à l’idée de la fête. C’est peut-être le moment où ça te réveille. Tu peux te perdre dans le fond sonore qu’on a installé, ou alors, tout d’un coup, essayer de réveiller l’auditeur ou l’auditrice avec d’autres sons.
L’idée de jouer avec une écoute qui est potentiellement plus passive, par opposition à quelqu’un qui va y mettre une intention bien précise, comme lorsqu’on met un CD ou qu’on choisit une chanson. Là, tu allumes la radio, et tu ne sais pas vraiment ce qui va se passer. Du coup, tu n’as pas d’attente particulière, tu ne cherches pas une surprise, mais en même temps, tu es ouvert à celle-ci.
Je pense que tu peux vraiment jouer avec cette idée. À chaque fois que j’écoute de la musique, il y a une intention derrière. Je vais sur YouTube, je cherche un son ou une émotion spécifique. Je sais que j’ai envie d’écouter du punk, parce que je suis dans cette énergie, ou de la techno, selon l’état d’âme dans lequel je suis. Tandis qu’avec la radio…